Premier Cycle
Le temps des épreuves
En secret, à l’ombre des ruines Achéroniennes, une nouvelle menace croît chaque jour davantage. Thoth-Amon, le maître sorcier s’apprête à réveiller un mal ancien. Le Dieu Gris grâce auquel il soumettra l’Hyboria est bientôt sous sa coupe, mais les forces de l’Ordre elles aussi s’organisent et préparent le combat à venir, inéluctable. Le Roi Conan et son armée d’espions parcourent inlassablement les Royaumes de l’Ouest en quête de héros. C’est dans ce sang neuf, que l’espoir d’une victoire contre le ténébreux stygien est à chercher. Keaira, Valéria et Kalanthès l’ont bien compris. De leurs rapports émergent des noms que nul n’avait encore entendu et qui, pourtant, se présentent comme les grands guerriers de cet Age. Dans les sables changeants de Khemi l’austère, à l’ombre des tours mortes et des tombeaux souillées des îles Barachas, nombreux sont les aventuriers avides de gloire et de fortune mais bien peu s’en montreront dignes. Dans son infatigable quête d’alliés, Kalanthès trouva dans les ruelles nauséabondes de Tortage un groupe d’infâmes hors-la-loi. Des rustres, des voleurs, des menteurs et des brigands de la pire espèce sans foi ni loi.
Amanite est le nom sous lequel ces créatures de la nuit semblaient se reconnaître. Après des nuits passées à écumer les bordels et les tavernes, Kalanthès fut mis en contact avec deux des plus illustres membres de cette confrérie du sang et de l’ombre. A la Moule Barbue un plan et un contrat furent acceptés. Zaïa et Judaa s’engagèrent au nom des Amanites à faire le tri entre le bon grain et l’ivraie. Il serait question pour eux et les leurs de sélectionner parmi les opportunistes des îles Barachas, les plus braves et les plus honorables, ceci afin de mettre sur pied une milice vouée exclusivement au combat contre le sombre sorcier et ses sbires. Il fut également convenu que cette dernière soit sous les ordres directs du Roi Conan.
Dans leur combat contre les armées de Thoth-Amon, les fidèles de Mithra, de Crom et d’Ibis ne sont plus seul. L’ultime affrontement des adorateurs du Dieu Serpent et du Roi d’Aquilonia approche. Le temps des épreuves est venu.
L’appel aux héros
Après des années d’errance l’âme en peine et finalement une chute des plus misérable dans les bas fonds de Tortage, Idris a de nouveau une raison de vivre, la dernière sans doute. Hier encore totalement ivre à la taverne du Boit sans soif, Judaa vint le trouver et lui confia une mission. D’expérience, Judaa sut qu’il lui faudrait ruser et tenter pour qu’enfin le vieux conquérant accepte la tache qu’il avait à lui confier.
A l’aise parmi les ombres, les deux comparses s’avancèrent en direction de la jetée. Judaa tendit un bout de parchemin, on pouvait y distinguer l’écriture droite et dure de la stygienne. Zaïa faisait parti des plus savants d’entre eux, elle apprit de nombreuses langues oubliées dont moult contes et chants sont conservés depuis le commencement du monde. Après lecture Idris ne découvrit que peu de choses qu’il ne sache déjà. Thoth-Amon jetait son ombre sur l’Hyboria, oui il le savait, mais il fut bien surpris de l’attention que leur accordait Kalanthès.
Le regard perdu dans les reflets d’argent qui ondoyaient à la surface des flots, Idris prit conscience des grands bouleversements à venir et du rôle que tous auraient à jouer. Il garda le parchemin et se leva, la chose était entendue, le lendemain il s’acquitterait de sa mission.
A l’aube une rumeur enfle dans les quartiers fétides de Tortage la dépravée. Un secret serait à portée pour qui le mérite et sait écouter. Le port compte une centaine de maisons de pierres et de bois, nichées pour la plupart sur le flanc de la colline avec des fenêtres donnant sur l’horizon. Un fossé étroit, humide et marécageux décrivait plus d’un demi-cercle autour de la palissade extérieure. La route franchissait ce fossé sur une chaussée barrée par une grande porte. A l’entrée du village, de petites loges avaient été aménagées pour les gardiens de la Main Rouge avec en retrait sur la droite une grande auberge, celle du Chien Pinté. Elle avait été construite jadis, alors que le trafic maritime était encore important. Aujourd’hui le blocus rendait les choses plus difficiles et il s’imposait à tous. Des rumeurs disaient que le capitaine Phoenic n’en n’avait eu cure et avait clandestinement transporté un enfant, depuis lors il se chuchote que les assassins de Strom veulent sa tête.
Pour qui cherche un secret, un dicton des temps anciens dit, « A l’auberge du Chien Pinté commence toujours pas chercher », il est peut être temps de vérifier l’adage…